Vous êtes ici

PIROGUE POLYNÉSIENNE, PERSPECTIVES SPORTIVES ET ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION

Samedi 12 octobre 2019

medium_1_0.jpgmedium_2_1.jpgmedium_3.jpgmedium_4.jpgmedium_5.jpgmedium_7.jpgmedium_dsc_1155.jpgmedium_8.jpgmedium_9.jpgmedium_11.jpgmedium_12.jpg

Images éloquentes des instants vécus le 22 septembre par une dizaine de mineurs isolés radieux ! Solidairement entourés par les coéquipiers.ères du Team Marara Va'a basé à Sainte-Marine, ils ont pu découvrir la pratique de la pirogue polynésienne sur les eaux abritées de l’estuaire de l'Odet, et même se distinguer par leur potentiel à la rame.

Des activités pleines d’intérêt pour des jeunes qui tentent de se reconstruire viennent ainsi s'ajouter aux activités diversifiées, complémentaires et coordonnées qui composent l'offre sportive constituée peu à peu par Le Temps Partagé. (Offre largement détaillée et illustrée dans l’article Les activités physiques pour se reconstruire, avril 2019https://www.letempspartage.net/association/vie-de-asso/actualites/activi...)

PIROGUE

Suite à la proposition de Claire du Team Marara Va'a, l'initiation à la pirogue qui a débuté en septembre succède à une période mise à profit pour définir en concertation le contenu et le calendrier d'un projet judicieux et généreux, animé par des personnes tournées vers ces jeunes. Au menu initial, ramer plusieurs séances sur l'Odet ou l'anse de Bénodet dans des pirogues à 6 places avec des rameuses et des rameurs très expérimenté.e.s, et assister à des compétitions de haut niveau. En fonction des opportunités techniques et des compatibilités d'emploi du temps des jeunes et des adultes, peut-être aussi découvrir sur les sites adéquats paddle, crossfit et danse tahitienne.

CAPOEIRA ANGOLA

Mélanie, présidente de l'association Ngoma Capoeira Angola en Bretagne, basée à Quimper, et son compagnon brésilien Francisco, sont deux enseignants bénévoles de Capoeira Angola, formés à Rio de Janeiro. Ils souhaitent offrir aux mineurs isolés des séances de cette pratique afro-brésilienne si riche – "Art de libération, de résistance et de transformation qui a vocation à être pratiqué par et pour les personnes déracinées, discriminées, violentées". Le 15 octobre, une première rencontre Ngoma Capoeira Angola et Temps Partagé inaugure la mise en place d’une activité exceptionnelle.

BADMINTON

Florian, membre de la commission du Temps Partagé chargée des sports, est lui-même un spécialiste du badminton. Il souhaite faire découvrir dès que possible la discipline aux jeunes en les faisant directement bénéficier de son expérience, de ses compétences et de sa connaissance de la filière. La commission sportive va dès lors travailler à l'élaboration d'une activité badminton qui privilégie à la fois l'inclusion des mineurs isolés au sein d'équipes de joueurs quimpérois de leur âge qui les apprécient, et l’encouragement de chacun d'eux à saisir chaque occasion de progresser et d'évoluer. Activité nouvelle d’ouverture et d’immersion qui participera elle aussi à leur reconstruction en favorisant de cette manière l'estime et le dépassement de soi. Conçue dans le même état d'esprit que pour le projet bâti avec le Quimper-Volley29. 

CIRQUE

La commission des sports donnera bientôt suite à la proposition de l’acrobate aérien Romain Cabon qui vient de contacter Le Temps Partagé. Celui-ci souhaite en effet renouveler début mars 2020 la demi-journée d'atelier découverte des arts du cirque qu'il avait proposée et dirigée au mois de mai dernier, laquelle avait particulièrement enchanté tous les jeunes participants. En partenariat avec l'association Balles à fond et la Maison du cirque.

.

ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION À PROPOS DU THÈME SPORTS ET RECONSTRUCTION DU MINEUR ISOLÉ

Pertinence des propositions solidaires présentées par les clubs, les associations et les spécialistes qui s'intéressent à la situation de ces jeunes gens. Adéquation minutieuse des projets sportifs issus du travail de concertation réalisé avec la plupart des partenaires. Renfort bienvenu de Bruno et Florian qui ont rejoint la commission des activités sportives du Temps Partagé. Poursuite des efforts internes d’organisation et de communication. Implication indispensable des bénévoles et des familles d'accueil. Approfondissement et partage de la réflexion sur le rôle majeur d'un exercice physique et sportif équilibré au cœur de la prise en charge globale du mineur isolé s’agissant de sa reconstruction et de son autonomie.

La compréhension et la convergence de ces facteurs essentiels conditionnent l'adaptation, la cohérence, la qualité et l'efficience de la palette sportive qui se dessine.

Offre sportive qui constitue un dispositif ajusté à la situation et à la psychologie du mineur isolé, suffisamment performant pour l'aider à s'ouvrir au monde, à se reconstruire, à affronter et surmonter ses peurs, à devenir autonome, à mieux utiliser et faire valoir sa personnalité, ses compétences, ses connaissances et ses droits, à prouver tout son potentiel, à trouver et faire reconnaître toute sa place dans la société.

Sur le plan strictement sportif cette offre lui permet également, avant d'arrêter ses propres choix ou de se spécialiser s'il le souhaite, de découvrir avec beaucoup de satisfactions nombre de disciplines inconnues pour lui et de pratiquer une grande variété de structures et de pratiques complémentaires.

Pour le mineur isolé, davantage que pour d'autres adolescents, on ne devrait pas à la légère considérer le sport habituel comme un simple passe-temps récréatif, cultivant par ailleurs trop souvent l’entre-soi. Ni même comme un instrument ordinaire de récompense de la bonne volonté du jeune lorsqu’en d’autres domaines on ne sait pas le motiver autrement qu’avec son sport de prédilection. Très inconsciemment, ce serait prendre le risque dévastateur de conférer à la pratique sportive une fonction réductrice et paradoxale d'échappatoire du quotidien, de maquillage des réalités, voire de sympathique mais terriblement efficace assommoir. Fonction sinistrement utilisée dans l'histoire.

Car au milieu des priorités que représentent son hébergement, sa santé, son droit, son état civil, sa maîtrise de la langue, son accès aux connaissances et à la culture, sa scolarisation et sa formation, des activités physiques et sportives modestement pensées et organisées, au cœur desquelles le mineur isolé se sent totalement compris et respecté, restent au contraire absolument vitales pour lui !

Essentielles justement pour s'extraire d’une torpeur depuis trop longtemps installée, ouvrir les yeux, se redresser, se lever, mobiliser chacune de ses facultés personnelles, répondre à l'aide citoyenne qui s'est mobilisée autour de soi, la mettre pleinement à profit, se prendre soi-même en charge et transformer l'essai en devenant pleinement acteur de sa propre reconstruction et de son avenir propre.

Dans le contexte paralysant et très angoissant des adversités et des incertitudes qui succèdent au traumatisant parcours de ce jeune et pèsent autant sur lui, de telles activités, en effet, le stimulent totalement et lui redonnent assez rapidement le sourire, l’appétit, le sommeil, le goût de vivre et la parole.

Au-delà de leurs vertus physiques et mentales les mieux connues, elles l'ouvrent et l’intéressent à son environnement et à autrui. Elles le rendent dès à présent beaucoup plus autonome et bien mieux équipé pour la vie.

En vérité, en même temps que la technique, l’anticipation, la coordination, la constance ou la persévérance, la pratique sportive organise et lui apprend les rencontres, l'opposition, la confrontation, l'adversité, l'imprévu, l'inconfort, la déstabilisation, l'échec, le rebond, la recherche et la construction éclair des meilleures stratégies de défense, d'attaque et de réussite, l'audace, le risque, la rigueur, l'effort, l'accélération, la vélocité, l’explosivité, la combativité, l'analyse, l’évaluation, l'inventivité, la décision, la maîtrise, la gestion du temps, l'intelligence du jeu, l'intelligence et la force collectives, la protection, le soutien, la récupération, la solidarité et l'esprit d’équipe. Entre autres.

Formidables occasions pour le jeune de se sentir exister, de se mesurer, de se repérer, de prendre conscience de ressources et de capacités personnelles et relationnelles considérables qu'il ignorait, de les développer, de s'affirmer, de prendre assurance, de grandir, de s’investir, de se libérer et de se voir, au sein du collectif, reconnu, respecté et estimé à parité.

De façon ludique ou laborieuse, mais toujours libres, humaines, représentatives, parfaitement comprises, les activités sportives proposées au jeune lui font tout à la fois découvrir, pratiquer, s’approprier, justifier – et même argumenter – les mixités, l'égalité, le respect, la réciprocité, la civilité, les droits, les devoirs, les codes et les règles !

Et lui donnent grande envie de démontrer tous les apports dont il est lui-même capable, l'envie énergique et éclairée de produire, en se distinguant, sa meilleure contribution à la réussite du projet collectif, comme à la société qui l’accueille.

Ces activités le réhumanisent, le reconstruisent et le structurent, comme le soulignent les professionnels de la santé mentale eux-mêmes. Elles rendent le mineur isolé plus fort, plus confiant, plus libre, plus ouvert, plus social, plus curieux, plus respectueux, plus attentif, plus réfléchi et plus lucide.

Elles lui apprennent aussi avec beaucoup de sens les valeurs de l’engagement, de la ponctualité, de l'assiduité, de la concentration, de la précision et de l'organisation personnelle, matérielle et temporelle.

Autour du mineur isolé elles attirent, rassemblent et font se rencontrer des personnes qui ont le privilège de vivre et de partager des moments exceptionnels de convivialité et d'humanité. Des randonnées cyclistes d'une quarantaine de kilomètres qui entraînent ces jeunes à la plage au mois de juin entourés d’une quarantaine d’habitants de la région venus les rencontrer, les écouter, les accompagner, les encadrer, les former ou les aider – familles et enfants, jeunes et moins jeunes, cyclistes et non cyclistes, nageurs et non nageurs, adhérents ou pas, bénévoles, hébergeurs, conducteurs, formateurs, spécialistes, sportifs de très haut niveau dont Marine et Pierre (respectivement 1ère et 10ème au championnat du monde de leurs disciplines), maîtres-nageurs, secouristes, médecins, partenaires experts, telle l'association Kernavélo https://kernavelo.org/ avec la participation exemplaire de ses adhérents – il est superflu de décrire l’intérêt inouï et partagé de telles journées, à toujours bénéfiquement gravées dans la mémoire des mineurs isolés. Et toujours ardemment et unanimement réclamées. L'édition 2020, la 3ème, se prépare en ce moment.

Également, elles exposent directement et intéressent très opportunément ces adolescents et leurs cultures à une avalanche de domaines annexes extrêmement variés, directement liés à la pratique sportive elle-même ou fortement suggérés par le caractère et la richesse des sites arpentés. Domaines parmi lesquels nutrition, physiologie, biologie, hygiène de vie, santé, prévention, mathématiques, géographie, géologie, toponymie, botanique, agriculture, élevage, pêche, gastronomie, biodiversité, écologie, énergies, économie, métiers et projets d'avenir, musique, langue bretonne, patrimoine, architecture, histoire de l'art, histoire, histoire des religions, géopolitique, laïcité, démocratie, philosophie ou histoire et actualité des droits de la personne humaine. Domaines qui les relient et les renvoient en particulier à leur scolarité, avec une puissante force d'intérêt !

Que ce soit à l’occasion des rencontres, ou des activités organisées par exemple avec les rameurs.ses de pirogues tahitiennes, avec les responsables de la Capoeira Angola afro-brésilienne, avec les joueuses d'équipes belge, allemande ou quimpéroise de volley-ball de haut niveau, ou en serrant la main du joueur de badminton de l'équipe de Quimper (et de l'équipe de France) qui vient de remporter son match de N3 face au joueur de ST Brieuc ; que ce soit lors des entraînements volley, ou dans les vestiaires, avec les joueurs quimpérois de leur âge ; que ce soit au cours de la formation vélo qu'ils suivent en vue d'acquérir une plus grande autonomie de mobilité, au cours des marches de découverte et des excursions cyclistes qu'ils accomplissent dans notre si belle région, ou même des covoiturages qui les conduisent par exemple aux séances natation proposées à la piscine de la route de la pointe du Raz – les situations aléatoires et les configurations provoquant leur curiosité, leur attention, leur réaction, leur questionnement, les rencontres et les échanges foisonnent.

Nous laissons au citoyen et aux enseignants le soin d'apprécier les exemples suivants, relevés parmi les centaines de situations vécues. Ou bien, s’ils le préfèrent, de venir vérifier eux-mêmes sur le terrain, parfois boueux, en nous rejoignant !

Examiner avec émerveillement le panorama ébouriffant découvert depuis le sommet de la Roche du Feu située à 25 minutes au nord de Quimper, trouver grâce à la table d’orientation flambant neuve le nom de deux des principaux sommets bretons aperçus à 21 kilomètres, les équidistants Menez Hom et Menez Mikel. Puis, confortablement calés à l'abri des rochers, montres arrêtées, se renseigner successivement sur l'histoire des communications, la nature des intentions des Vikings et l'histoire des migrations.

Assimiler silencieusement avec application et abnégation les lois de la physique en pédalant très délicatement et très durement au milieu des pièges détrempés et accidentés de la boucle VTT de la pointe du Van, pour stopper net dans la descente d'une petite route incomparablement plus roulante, bouches bées et respirations suspendues devant l’apparition soudaine d’un océan qui envahit l’horizon tout entier. Réclamer de crapahuter dans ces broussailleux et tortueux hectomètres glissants et très étroits qui mènent à l’extrémité de la pointe du Castel Meur. Du haut duquel ils se demandent, dans une subite cacophonie, combien d'encablures les séparent du cap de la Chèvre et si la pointe St-Mathieu est moins éloignée que le Menez Hom qu'ils viennent d'apercevoir 38 kilomètres à droite, tout en nous hélant pour savoir pêle-mêle dans quelles directions se trouvent l'Afrique et l’Amérique et si nous pouvons leur confirmer la rotondité de la Terre. Au moment d'enfourcher à nouveau leurs vélos, demander enfin pourquoi le ciel est bleu et l'océan salé, puis la distance qui nous sépare de la Lune.

Spontanément remarquer, place St-Corentin ou près de l'église de Ploaré, l'objet cylindrique que le professeur Laennec tient dans la main et chercher à tout prix à découvrir et à comprendre avec notre aide l’utilité et le mode d'emploi de l'instrument en question. Parfois serrés de badauds qui n'ont absolument rien vu, mais que l’insolite manège de ces jeunes rend drôlement perplexes !

Déchiffrer, 2 mètres au-dessus de leurs têtes, puis réaliser lentement, une petite lueur naissant malgré tout dans leurs regards incrédules, la signification de chacun des termes de l'article 1er de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 inscrit au mur de la première préfecture de Quimper rue St-Mathieu. Avec demandes d’explication détaillée quant aux motivations et aux circonstances historiques de la rédaction du texte – et surtout sa traduction palpable aujourd'hui en ce qui les concerne. De temps en temps, plusieurs mineurs isolés aiment scander les dix mots de la première phrase, enregistrée à vie.

Près du confluent de l'Odet et du Steïr, consulter la plaque fixée sous le buste en bronze de Jean Moulin, leur attention retenue par certains points du texte. Puis supplier les accompagnateurs de leur laisser du temps supplémentaire sur place avant de repartir à vélo vers le lieu du goûter, pour comprendre pourquoi vraiment "Sa vie est un exemple pour la jeunesse" et obtenir de notre part quelques éclaircissements s'agissant des mots "Résistant", "Libération" et "République".

Immergés à l'occasion des diverses randonnées au milieu de tant de surprises et de nouveautés bien souvent invisibles pour les habitants de la région, les mineurs isolés ne cessent de nous étonner et de nous interpeller par leur attention, leur acuité, leurs étonnements, leur perspicacité, la teneur de leurs sujets d'intérêt, leurs attentes, leur réflexion. Les questions ne tarissent pas et les débats se succèdent. Les sonneries des portables sont ignorées, les écouteurs rangés, les stylos réclamés et les connaissances mémorisées.

De quelle invention Laennec est-il l’auteur ? Quelle était la devise personnelle du grand médecin né à Quimper ? Il y a peu de temps, dans un lycée quimpérois, un professeur de sciences posait à ses élèves ces deux questions très intéressantes. Trois mains se levèrent à la première question. Une seule à la deuxième, déjà levée à la première question. Tout compte fait, un seul et unique élève de la classe fut en mesure de répondre parfaitement aux deux questions. Respect assuré auprès de toute la classe et jusque dans la salle des profs ! Il s'agissait en l’occurrence de l’un des mineurs isolés participant au plus grand nombre des activités sportives proposées. Lequel avait visité Kemper à vélo dans le cadre des sorties organisées par Le Temps Partagé et même alors demandé avec ses amis la poursuite lors des circuits suivants des observations et de la réflexion débutée.

La riche diversité des disciplines physiques et sportives proposées, des terrains pratiqués et la multiplication des situations affrontées suscitent, encouragent et accompagnent les acquisitions expérimentales. Outre la soif de connaissance, de découverte et d'exploration, elles développent ainsi les facultés d'observation, d'écoute, de réflexion, de débat, d’ouverture et d'adaptation du jeune – ses capacités propres d'analyse, de synthèse et de décision. Voire plus largement ses capacités critiques et de jugement, ses capacités de proposition et d’argumentation, comme de plus libre arbitre.

Tout en favorisant in situ, d'une manière tellement plus évidente et naturelle que par une voie plus abstraite ou théorique, son ouverture à la pluralité de la pensée et des modes de vie, comme aux grands principes de son pays d'accueil.

À l'heure où il se trouve particulièrement exposé à des plis, des discours, des manipulations, des discriminations, des oppositions ou des influences de toutes origines, ces activités lui font s'équiper un peu plus précocement de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être comportementaux et sociaux extrêmement précieux pour son autonomie.

Très utiles, notamment pour évoluer en étant capable d’agir et de s’exprimer plus intelligiblement, de se faire mieux respecter en présentant ses projets ou en faisant valoir son droit.

Les activités physiques et sportives restent en effet l'une des meilleures écoles d'une autonomie et d'une liberté cultivées et assumées, qui se nourrissent des connaissances, les orchestrent et les appliquent. C’est donc avec cet objectif primordial que Le Temps Partagé essaie de proposer un panel sportif équilibré et sur mesure, aussi adapté que possible à la personne, à la situation individuelle et aux besoins du majeur en devenir.

Il n'est pas concevable en effet de demander ou parfois de commander à l’adolescent isolé de devenir en quelques mois un "trouveur de solutions" capable de se débrouiller seul dans la vie qui s'approche aussi rapidement, sans lui proposer en même temps la géniale opportunité d'acquérir l’essentiel des ressources et compétences nécessaires à une telle autonomie, à une telle énergie.

Concernant l'hébergement, les besoins alimentaires et vestimentaires, la santé, l’état civil, la question juridique, la scolarisation, comme au niveau de l’investissement citoyen, le fait d’agir à la place d'un enfant dépourvu des moyens de se suffire, de se défendre et d’agir est la moindre des choses, la base même de l’humanité. Apprendre simultanément à ce mineur déraciné, désorienté et désemparé à devenir autonome le plus rapidement possible vu la réalité de sa situation et l’imminence des échéances qui le concernent, c’est beaucoup mieux.

Alphabétiser, renforcer ses compétences en français, en mathématiques et en méthodologie, lui délivrer des connaissances et réussir à scolariser le jeune, c’est absolument fondamental.

Mais est-ce vraiment suffisant pour le mineur isolé ?

Faire exactement les mêmes choses tout en lui permettant, essentiellement grâce à une synergie sportive associée, ouverte et adéquate, d’apprendre le plus rapidement et le plus efficacement possible à mobiliser et à utiliser opportunément, dans les faits de la vie quotidienne et dans l’action, l’ensemble de ses acquis au profit de son autonomie sociale et de la préparation particulière au parcours épique qu’il va devoir bientôt braver, n'est-ce pas là une obligation de tout premier ordre à son égard ? Beaucoup moins stérile et bien plus respectueuse que les plus ferventes incantations ?

Adjuvant ou catalyseur très tonique, un peu hétérodoxe à première vue, certes. Mais, quoique sous-estimé, apprentissage capital et innovant que le mineur isolé ne trouve ni au collège, ni au lycée, quand il ne se voit pas privé de scolarité.

À quoi sert-il de s’émouvoir autant du sort qui attend cet adolescent et même de l'en informer en détail si, au final, c’est pour le laisser partir au front passablement désarmé ? Si au final, après toute l'attention, le temps et l'énergie qui ont été très justement déployés en sa faveur, c'est pour se satisfaire de prononcer quelques injonctions et de le regarder s'éloigner et se livrer sans préparation aux décisions inéluctables d'imprévisibles aléas et de beaucoup plus forts que lui ? La question mérite véritablement d'être posée.

Devant la nécessité majeure d’aider le mineur isolé à devenir autonome, l'organisation actuelle de la société pourrait-elle constituer une excuse à l'inaction plus valable que dans le cas de chacune des aides qu'on s'efforce très solidairement de leur fournir par ailleurs ?

Bien entendu, les déplacements que nécessitent ces activités, l’éloignement du domicile d'accueil, l'insuffisance des moyens de transports, les contraintes diverses, le manque de disponibilité ou de mobilité et la fatigue des hébergeurs eux-mêmes ou l'incompatibilité des emplois du temps sont des aspects pratiques respectables très importants. Pour le mineur isolé, ils peuvent représenter un réel obstacle pour accéder à une pratique sportive diversifiée, et il n'est pas toujours simple ou possible de les traiter.

Il faut cependant essayer avec patience et détermination de trouver ensemble des solutions au cas par cas, si possible de proximité. Dans d’autres domaines des solutions sur mesure ont bien été imaginées chaque fois que nécessité et solidarité se sont donné la main, et on demande bien aux jeunes d'en trouver ou d'en inventer eux-mêmes tous les jours.

Avant tout les bénévoles qui les hébergent, ou pas, doivent être en mesure d'informer et d’encourager très chaleureusement les jeunes à s’inscrire au plus grand nombre possible des activités proposées. En particulier de les aider à surmonter les préjugés quand par exemple ils refusent tout net des sports qu'ils ne connaissent pas avant même de les découvrir, ou des sports qu’ils croient "réservés aux filles". Et, s’ils sont déjà inscrits, surtout leur apprendre à honorer leurs engagements sportifs, à résister aux apparences du ciel et aux sollicitations simultanées de toute nature qui les pressent inévitablement au décours de la saison.

Le séjour du mineur isolé est tout à fait à l’opposé d’un passage ordinaire et progressif de la période protégée familiale à la vie autonome dans le monde réel. Tout le dévouement des bénévoles et l’indispensable et précieuse lumière des meilleurs cours du secondaire sont insuffisants pour assurer au jeune en peu de temps l'autonomie dont il aura un besoin absolu à très court terme. Autonomie et comportements qui s’apprennent généralement dans les actions de la vie courante, avec une éducation et un temps initiaux notablement tronqués pour ce jeune.

Autonomie et comportements qu'il peut acquérir ici de façon beaucoup plus condensée, intensive, structurée et cohérente, dans un cadre spécifique et adapté plutôt attractif, essentiellement physique et sportif, reliant et relié à tout ce qui est déjà entrepris pour lui. Pourvu seulement qu'il soit informé, encouragé et aidé à s'inscrire aux activités proposées ! L'en priver, même indirectement ou inconsciemment, serait-ce la meilleure façon de le respecter et de l'aider ?

Très précisément, quel est le véritable enjeu ? En supposant même la meilleure des dotations, que fait en effet ce jeune homme de ses plus brillants bagages scolaires, de ses plus excellentes formations et de ses plus précieux documents administratifs, par ailleurs si chèrement décrochés à Quimper, à Paris, à Bondy, à Bagnolet, en Afrique ou d'autres continents, s'il débute sa vie d'adulte pratiquement dépourvu de la plupart des compétences et des sésames personnels d’autonomie capables de l'aider à faire activement valoir tous les acquis et tous les droits en question ? Capables de l'aider ainsi à imaginer, à esquisser, à échafauder, à poursuivre et à réaliser plus librement et plus intelligemment son parcours propre !

Et que dire de la situation du grand nombre de ses amis souvent bien moins dotés ?

Si l'on admet sans sourciller le principe des classes préparatoires pour l’élite des majeurs et des mineurs, plus rarement isolés ou défavorisés, s'étonnerait-on de l'idée que le mineur exilé incontestablement isolé puisse bénéficier lui aussi d'une sorte de classe prépa à sa dimension ?

À savoir un apprentissage complémentaire bien défini visant à le préparer à affronter dans les meilleures conditions d'autonomie son singulier et imminent lendemain. En remédiant aux carences éducatives qui le touchent. En le rendant capable de mobiliser, d'utiliser et de faire valoir incessamment chacun de ses acquis et chacune des lumières saisies.

Les enjeux sans comparaison de survie et de réussite laissent-ils même le choix d'hésiter ? Mais l’intention la plus sincère suffira-t-elle ?

L’importance et l’urgence des besoins concernant ces jeunes ne cessent d’empirer en fonction du contexte national et départemental. Individuelles ou collectives, quotidiennes ou plus ponctuelles, verbales, matérielles, citoyennes, sociales ou administratives, locales ou dépaysées, nombreuses sont les démarches et les actions qui restent complexes et fastidieuses, souvent imprévisibles et ingrates. Dans tous les cas elles requièrent énormément de temps et d’énergie. Et le manque de bras, de moyens et de temps est une réalité cruelle. Dès lors les bénévoles investis, qui souvent se spécialisent, se dévouent sans compter, surchargés et très absorbés.

La pratique physique et sportive pour le jeune devient vite secondaire. Même quand elle existe, la connaissance théorique des bienfaits du sport en termes de rémunération physique et mentale majeure ne compte plus. Stress, épuisement, faux refuges, repli sur soi, résignation ou vulnérabilité ne demandent qu’à les remplacer alors même que l'on s'estime suffisamment fort dans le statu quo. La vivifiante vigueur du vent d’ouest et la molécule d'eau si absente au désert sont vite jugées nettement plus redoutables que des confinements faussement rassurants et parfois des molécules infiniment moins amicales à l'égard de la vie.

En l'occurrence les tableaux d'inscription sont de plus en plus désertés et ignorés, surtout quand le ciel est encombré et le terrain gras, inégal ou incliné. Les soi-disant temps pourri et temps perdu deviennent les arguments suprêmes et décisifs, des murs qu'on ne se sent plus capable de franchir. On pense inconciliables les choses, dans l’incapacité nouvelle d'imaginer et de s'organiser autrement. De fait, on ne sait pas de quoi l’on se prive. Et peut-être ne peut-on plus le discerner, même après d'édifiants vécus.

En fin de compte, la seule solution éprouvée qui offre à la carte un gain substantiel d'oxygène, de recul, de dépollution, de ressourcement, d’énergie, de détente, de santé, de prévention, d'ouverture, de rencontres, de convivialité, de partage, de découvertes, de lucidité, d’éveil, d'accomplissement, de victoires, de confiance, de joies, de mental, d'équilibre, de liberté, de plaisir, de bien-être, de rêve, de temps souvent même, et qui est généralement dépourvue d’effet indésirable et de contre-indication, est très paradoxalement devenue indésirable ou fait fuir. Le renoncement surréaliste des jeunes et des moins jeunes est là.

Et pourtant ! Au cœur même des souffrances et des problématiques de tous registres qui hérissent son quotidien et obscurcissent son avenir, existe-t-il beaucoup de chemins qui apprennent dans des conditions aussi claires, aussi pédagogiques, aussi encourageantes et aussi puissantes au mineur isolé à regarder en face les choses et à prendre un peu de recul ? À affronter résolument et bien plus sereinement son propre avenir avec une énergie et des outils appropriés ?

Y a-t-il donc beaucoup de solutions qui le rendent aussi humainement, aussi vigoureusement et aussi directement capable de contrôle de soi, de rationalité et de confiance ? De réveil et de lucidité, de but et de repères, de motivation et de détermination ? D'expérience et d'espérance ? De clairvoyance et de combativité ? D’endurance et de persévérance ? De véritable résistance ? D'estime et de dépassement de soi, d’affranchissement, d'ouverture et de liberté ? De projection, de conviction et d'argumentation ? De responsabilité, d’inventivité, de parole et même d’humour ? Comme de sourires et d’inimaginables victoires, partagés et savourés sans aucune modération !

Emblématique bouquet final résumant et proclamant tout ceci en point d’orgue, la photo réalisée par Marine, organisatrice de la journée natation ici rappelée, est à même, à la fin du texte, de conclure très logiquement toutes ces lignes avec une magistrale et bienfaisante vitalité.

Ces jeunes pénétraient pour la première fois dans une piscine, spécialement réservée pour eux une grande partie de la journée. Comme souvent, bien qu'informés à maintes reprises durant les jours qui précédaient, il avait été très compliqué pour certains de s’extraire de leurs chambres en moins d’une heure. Une dizaine de maîtres-nageurs, fiers et un peu émus de les accueillir, les attendaient donc avec table ronde et visite des lieux, puis match de basket et repas très joyeusement partagés en plein air. Ravis et très reconnaissants de ces instants de sincérité, de respect et d’humanité, les mineurs isolés ont pris l’initiative d’enchaîner sans protocole avec un cours de danse africaine, impérialement dispensé aux maîtres-nageurs subjugués et très intimidés.

Mais eux-mêmes n'avaient jamais appris à nager ! Surtout, depuis des mois l’eau était devenue la terrifiante Ennemie qui les avait effroyablement menacés lors de la périlleuse traversée de la grande Mer, engloutissant impitoyablement quelques-uns des leurs. Et avait causé un traumatisme tel, que se manifestaient encore bien des cauchemars. Ou même des cris, oui, à la seule vue du liquide horizon ...

Mis en confiance, éveillés et préparés d'une manière qui fait école, ils ont été les plus forts, cette fois ! Sans crier gare, prenant de court au dernier pas de danse les spécialistes stupéfaits, ils se sont soudain précipités vers le grand bassin, au fond duquel ils ont plongé comme un seul homme. Et sont restés un interminable moment sans qu’un bonnet ne dépasse pour y faire, les yeux écarquillés, des longueurs et des pitreries à profusion, comme l'ont mis en évidence les caméras subaquatiques. Inédit. Impensable. Extraordinaire.

Décidés enfin à émerger, ils ont alors multiplié dans la jubilation les exercices de natation avec un zèle hors du commun, accomplissant minute après minute de fulgurants progrès sous la conduite de maîtres-nageurs littéralement médusés, transportés.

À la fin, les mineurs isolés ne voulaient plus quitter l'eau. Accoudés au bord du bassin pour souffler un peu, leurs regards se croisaient silencieusement avec le sourire complice et satisfait de la prestation accomplie. Sans doute commençaient-ils tout juste à réaliser, en récupérant, l'ampleur d'une victoire qu'ils n'oublieraient jamais. 

Devant des témoins aussi déconcertés que bienheureux ils venaient en effet, le 12 février 2019, de se libérer de la dictature de la terreur et de la fatalité en clouant définitivement le bec aux prétentions du défaitisme. Et de terrasser tout ce qui les empêchait de retrouver aussi bien l’originelle Amie que l'envie, désormais chevillée au cœur, de remporter tous les autres combats de la vie. Dix mois après, ceux de ces jeunes toujours présents à Quimper ne se taisent point pour rappeler le jour d'un tel exploit, d'une telle victoire, la leur ! Décrivant en détail, les yeux remplis d'étoiles, tous les bienfaits pour eux-mêmes des diverses activités physiques proposées.

L’image saisie ce jour-là demeure, elle aussi. Éblouissante. Clamant sans retenue et unissant dans une splendide harmonie ... heureuses complémentarités, totale solidarité, triomphe partagé, indicible joie et enthousiasmantes perspectives.

Aux personnes quotidiennement au charbon qui aident d’une manière ou d'une autre ces jeunes gens, toutes ces illustrations de vie parlent assurément.

Et le chavirage dans l’anse de Bénodet de l’une des pirogues tahitiennes qui faisaient route ensemble au retour de l’Île-Tudy, à bord de laquelle se trouvaient six rameurs, dont trois mineurs isolés bien équipés et bien encadrés. Dessalage extraordinairement marqué de rires et d'une belle solidarité.

Dépassant tout juste la coque retournée, mentons et bras tranquillement posés sur la quille, ces trois mines hilares, absolument excitées de vivre une fabuleuse aventure, en train d'observer avec beaucoup d'amusement les autres pirogues, toujours très inquiètes, foncer dans leur direction.

Sur une pirogue venue à la rescousse, ce mineur isolé plutôt préoccupé demandant discrètement, avec une solidaire et élégante attention, à une rameuse très expérimentée reprenant place à bord de l’embarcation rétablie si elle allait bien et n’avait pas été trop épouvantée lors du chavirage.

Et cet écopage cadencé, si joyeusement exécuté en moins d'un quart d’heure par six rameurs solidaires. Et ces accolades, forcément très émues au débarquement sur la plage du centre nautique de Ste-Marine. Et tous ces fous rires, paroles et gesticulations qui, de Ste-Marine à Quimper, ont fait vibrer d'allégresse les habitacles d'un covoiturage triomphal.

Choses qui évidemment n’auraient jamais vu le jour sans la considération, la simplicité, la convivialité, la confiance, l'expérience et les sportives convictions avec lesquelles le Team Marara Va’a accueille et conseille les jeunes, en leur faisant partager à la rame … de considérables efforts !

Ou vient même spécialement les rencontrer en soirée à Quimper, avec Mc Coy en personne, l'un de ses membres, touché et heureux de raconter, images à l'appui, sa fantastique traversée de l'Atlantique à la rame en solitaire ... devant un public passionné très attentif qui, totalement affranchi de la peur, se met à rêver !

"Bien dans son corps, bien dans sa tête", rappelle à point nommé Claire, la présidente du club, avec une belle sagesse.

En particulier, études et sports ne devraient pas être arbitrairement regardés comme des rivaux ou des adversaires, mais comme de solidaires alliés que leurs interactions rendent mutuellement beaucoup plus intéressants et beaucoup plus performants.

Comment maîtriser par exemple le temps, l'espace, la vitesse, la trajectoire, les éléments naturels, son corps, ses gestes, son effort, le ballon, le cerceau, le javelot, la voile, la rame, la piste, la haie, la glace, la falaise, son cheval, son vélo ou ses skis et comment mieux se connaître et connaître mieux la personne adversaire, concurrente ou partenaire et sa psychologie – autrement dit comment s'améliorer, sans découvrir, s’approprier, appliquer, vivre et approfondir (... avec bonheur, presque naturellement !) les connaissances apportées par les sciences, les mathématiques, la géométrie, la physique, la géographie, l'histoire, la musique, la philosophie ou même les données culturelles, pour ne citer que ces domaines ?

Et la réciproque ! Les personnes bien renseignées savent par exemple qu’en dépit des préjugés ou des habitudes les plus tenaces, parmi les jeunes qui réussissent le mieux leurs apprentissages, font preuve d'autonomie, organisent le mieux leurs devoirs et leur quotidien à la maison et qui, après tous les travaux personnels et domestiques, trouvent encore du temps, très nombreux sont celles et ceux qui pratiquent une activité physique et sportive équilibrée et régulière. Laquelle leur a appris (... mais quelle surprise !) à vivre plus organisés, plus structurés, plus autonomes, plus détendus, plus posés, plus concentrés, plus sereins, plus déterminés, plus performants, plus libres, beaucoup plus rapides et tellement plus en forme !

Chez les mineurs exilés concernés, ces résultats, indispensables à leur survie, à leur inclusion et à leur épanouissement, sont particulièrement frappants. Ils nous encouragent vivement à poursuivre, nous poussant à informer et convaincre jeunes, bénévoles, hébergeurs et citoyens afin que le plus grand nombre de mineurs isolés puisse en bénéficier.

Multiples, surprenantes et salutaires vertus du sport, incroyables parfois, mais toujours vérifiables et mesurables pour qui s'y intéresse, se renseigne ou y contribue à sa place. Bien que les utilisant, elles ne sont ni du rêve ni du vent.

Aujourd’hui, elles aident réellement le mineur isolé bien entouré à mieux s'en sortir en forgeant sa personnalité, sa liberté, sa réflexion et sa volonté.

Demain, elles lui éviteront de se faire exploiter ou broyer grâce à tout ce qui reste gravé et pratiqué. Et comme le démontrent l'expérience, la littérature et tous les témoignages, elles continueront de l’aider à franchir plus lucidement et plus énergiquement les obstacles. À trouver sa voie, sa place et tout son rayonnement. À apporter ses vraies richesses autour de lui.

Au total, l’un des meilleurs antidotes face à la peur, au fatalisme, à l'anéantissement, à l'obscurantisme, aux surcharges de toute nature, aux blocages, aux idées arrêtées, aux manipulations de tout poil, aux esclavages, aux arnaques numériques, chimiques ou sociétales, aux représentations irrationnelles, à tous les murs virtuels et aux murailles plus réelles !

Et peut-être, en prenant un tout petit peu de hauteur, l'une des manières les plus vivantes, les plus conviviales, les plus inclusives, les plus fédératrices, les plus reconstructrices, les plus enrichissantes, les plus efficientes, les plus bienfaisantes, et assurément la plus oxygénée et la plus tonique, de préparer le mineur isolé au jour à venir.

Pour peu que chacun.e s’y mette, avec une motivation ressourcée. En y contribuant de façon solidaire et coordonnée, autant que possible ! Individuellement, à plusieurs ou même en famille. Même avec de jeunes enfants ou des personnes âgées, pour les marches les plus tranquilles. Selon les possibilités, sportives ou pas, toujours bienvenues. Même estimées les plus petites. Même avec très peu d'énergie. Même une seule heure par an. Même un quart d'heure pour tel covoiturage d'appoint.

Même chez soi – en enregistrant, quand ils arrivent, les liens utiles pour consulter plus régulièrement infos et tableaux soit pour mettre au courant les protégés et les motiver pour s'inscrire, soit pour s’inscrire soi-même à tel accompagnement et/ou tel covoiturage, soit pour ne pas programmer inopinément des activités simultanées quand cela est évitable, soit pour demander un avis ou même en donner.

La communication du Temps Partagé, comme les inscriptions des hébergés et des accompagnateurs, ont encore quelques cols à franchir.

Au fait, la fameuse devise ?

mardi-dernier-neuf-jeunes-migrants-etaient-a-la-piscine_4424876.jpg

.

* * *