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200 personnes: le combat pour un accueil digne continue

Vendredi 17 juin 2022

Bonjour à toutes et tous,

Nous étions déjà là devant le conseil départemental en Novembre, puis en janvier suite à des fins de prise en charge de mineurs.Malheureusement, nous sommes encore là aujourd’hui et, ce n'est pas de gaîté de cœur. Nous sommes là pour exprimer notre refus, notre indignation face au manque d’humanité dont fait preuve la justice quimpéroise mais aussi le Département du Finistère.

14 mineurs non accompagnés vont du jour au lendemain être mis dehors de l’Hôtel Dupleix, livrés à eux-mêmes. Nous avons obtenu un sursis de quelques jours en mettant la pression la semaine dernière, mais la décision politique du Département est, semble-t-il, définitive: fin de prise en charge comme le demande le parquet de Quimper. Nous sommes nombreux à être lassés de ces manifestations qui n’aboutissent pas.

NON! Nous ne sommes pas là de gaîté de cœur mais au contraire nous sommes là, une nouvelle fois réunis, parce que nous nous avons du cœur!

En effet, c’est grâce à la mobilisation de nous tous, à la ténacité des bénévoles dans les associations solidaires mais aussi à la pugnacité des avocats que des victoires ont été obtenues:  parmi ces victoires nous pouvons citer la scolarisation qui, il y a encore quelques années, n'était jamais respectée ( des jeunes ont pu passer 18 mois à l'hôtel, livrés à la déshérence sans qu'ils ne soient scolarisés); nous pouvons citer le combat juridique pour la reconnaissance de minorité de jeunes au départ déboutés, obligeant le département à reprendre en charge ses jeunes.

Cependant, nous ne pouvons que constater que même lorsque les jeunes sont pris en charge par le département, les droits de ces MNA ne sont pas véritablement respectés:

- ils sont normalement prise en charge pour les loisirs, la santé, l’éducation, la reconstitution de l’état civil: trop souvent, par manque de moyens alloués, dont souffrent gravement les personnels du Département, on compte sur les associations qui font le travail à la place du service dédié au MNA, service d’ailleurs à part des autres services de l’aide à l’enfance. Comme s’il y avait les enfants à protéger et les MNA, à part, différence de traitement indéniable.

 - c’est d’ailleurs le cas du logement: regroupés tous ces MNA dans un hôtel, à part une nouvelle fois, sans mélange avec les autres enfants de l’ASE. Vivre dans cet hôtel avec la peur permanente d’être mis dehors du jour au lendemain. Comment se construire ou se reconstruire, après les évènements traumatiques qu’ils ont subis si, lorsque arrivés en France, pays des droits de l'homme signataire de la convention internationale des droits de l'enfant on vit avec une épée de Damoclès en permanence au-dessusde la tête?

Demain, la semaine prochaine: «tu seras à la rue car on ne te croit pas, tu n’es pas un mineur malgré ta tête de bambin, malgré ton évaluation faite par les professionnels des services sociaux, malgré tes papiers...» C’est dans un état d’anxiété permanente que vivent les jeunes en attente de reconnaissance de leur minorité. Cet accueil n’est pas digne de la France, n’est pas digne de la Bretagne, du Finistère et du Pays de Cornouailles!

Nous ne pouvons nous résigner face à cette politique migratoire où il y aurait d'un coté les bons étrangers et de l'autre les mauvais qui n'ont rien fait d'autres que de naître dans un pays en proie aux désordres géopolitiques, économiques, écologiques...Comment ne pas faire un parallèle avec la politique migratoire à l'échelle nationale, politique migratoire elle même sanctionnéepar différentes instances. Un constat: la France est un des pays européens qui délivre le moins de titres de séjour au prorata de sa population. L'état et l‘Union Eurpéenne dépensent, via nos impôts, beaucoup plus pour refouler les exilés que pour leur intégration. Depuis 2004 le budget de FRONTEX a été multiplié par 17.

Ainsi, nous, citoyennes et citoyens, associations, syndicats, partis politiques, ici réunis, demandons, expressément, à Monsieur De Calan, président du Conseil départemental du Finistère, demaintenir les prises en charge et donc de suspendre toute mise à la rue tant qu‘une véritable décision de justice n‘a pas été prise par les Juges de Enfants. Ces 14 jeunes MNA, dont les travailleurs sociaux du Département ne doutent pas de leur minorité, doivent être mis à l‘abri le temps de faire un recours en justice et de faire respecter leurs droits. Le cabinet de Monsieur De Calan convient,lui même, qu‘il n‘est pas normal qu‘à Quimper depuis, près de 1 an, aucun jeune n‘ait été reconnu mineur par le Parquet et les juges des enfants. Face à ce dysfontionnement de la justice, l‘exécutif départemental a une responsabilté politique.

Non à la mise à la rue des 14 jeunes MNA quimpérois!!!!

Merci à toutes et tous.

Erratum:

Malgré notre mobilisation, il est fort possible que ces jeunes soient expulsés de l‘hôtel dans les jours à venir. Nous manquons cruellement de familles solidaires pour accueillir ces jeunes. Par ailleurs, le suivi scolaire, sanitaire, juridique nécessite des bénévoles toujours plus nombreux. Alors n‘hésitez à prendre contact avec nous afin de vous engagez pour ces jeunes. Ils ont besoin de nous!

à la deuxième minute, les explications claires de Benjamin:https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/emissions/jt-local-1920-iroise

https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/quimper-contre-la-mise-a-la-rue-de-jeunes-migrants-200-personnes-manifestent-888cb0d0-ed88-11ec-b46f-021c1e9ecf74

https://www.letelegramme.fr/finistere/a-quimper-200-manifestants-contre-la-mise-a-la-rue-de-quatorze-jeunes-16-06-2022-13072361.php