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Les jeunes réfugiés dont la minorité n'est toujours pas reconnue « n'existent pas » pour les services sociaux !

Pas de scolarité, pas d’activité sportive, culturelle ou de loisir, et parfois pas de toit.

Nous nous mobilisons pour palier à ces carences et faire respecter leurs droits.

  • Activités sportives

Les valeurs et la pratique du sport participent elles-aussi à la reconstruction post-traumatique en favorisant l’estime et le dépassement de soi, les facultés d’ouverture et d’adaptations, les réconciliations possibles avec l’environnement social et matériel – parfois avec soi-même. Des formations natation et cyclisme ont ainsi été proposées aux mineurs isolés au cours du 1er semestre 2018.

Natation

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Dès janvier la directrice de la piscine Aquacap à Esquibien leur a gracieusement offert l’accès au bassin avec les cours de natation des excellents maîtres-nageurs de son équipe. Moments de bonheur pour la vingtaine de jeunes qui ont pu se réconcilier avec l’eau et y oublier leurs misères. Chacun a pu constater les sourires réapparus, l’appétit et le sommeil retrouvés – et mesurer tous les progrès techniques réalisés par les nageurs. Formidable encouragement, également, pour tous les bénévoles !

Cyclisme

Le vélo constitue un moyen très moderne de déplacement économique, bon pour la santé, bon pour la planète, bon pour la cité, instrument de liberté, d’autonomie, d’accès aux lieux de formations ou de loisirs, et de découverte de l’environnement. Son apprentissage est également celui du civisme, de la sécurité et même de la physiologie ou de la nutrition. La dimension sportive, elle, est déjà liée à son utilisation. Du 15 avril au 10 juin, 24 jeunes ont pu suivre par petits groupes très motivés une formation théorique et pratique en milieu protégé, puis en ville, animée tous les samedis et dimanches après-midi grâce au dévouement de nombreux bénévoles. Temps partagés de bonheur !

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Journée conviviale

Le Temps partagé et Kernavélo ont organisé Dimanche 17 juin 2018 une randonnée cycliste reliant Ty Planche près de Quimper à la plage du Ris à Douarnenez ainsi qu'une baignade sur place à la mi-journée suivie d’un pique-nique et de jeux de plage : plus de cinquante participants comprenant 24 mineurs isolés, leurs accompagnateurs, ainsi que des amis, familles et enfants venus apporter tout leur soutien ; aboutissement des formations vélo et natation certes, mais surtout moment très fort d'humanité, de solidarité et de convivialité autour de ces jeunes pour ce retour officiel et symbolique à la mer, dans leur océan du bout du monde, si chaleureusement entourés !

Avenir

La réflexion en cours s’intéresse essentiellement à l’amélioration de la réalisation des activités proposées aux jeunes : communication et modalités d’inscription aux activités à la fois auprès des jeunes, des bénévoles et des accueillants ; relations avec les institutions concernées (prêt de vélos, accès aux équipements sportifs, mise à disposition du matériel, par exemple) ; partenariats avec les associations et les clubs dans la perspective de coopérations autour d’activités en cours, ou d’inscriptions des jeunes qui souhaitent aller plus loin. Les idées et les projets d’activités sportives ne manquent pas – reconduite des premières activités et/ou athlétisme et/ou trail (courses à pied découvertes en milieu naturel) – question de moyens, de disponibilité des bénévoles, d’opportunités, mais aussi d’information, de connaissances, de conviction, d’envie et de dynamique collective.

« Personne ne doutera qu’une manière de vivre qui développerait les forces par l’exercice ne doive prolonger la durée de vie, assurer une santé plus constante, une constitution plus robuste. » (extraits) Nicolas de Condorcet, philosophe et mathématicien, 18ème siècle

  • Activités scolaires

Ont été créés également trois cours de deux  2 heures d'enseignement du français et des mathématiques, en partenariat avec UTOPIA 56.

Les niveaux sont inégaux mais les bénévoles motivés et nombreux. Le nombre des jeunes présents à ces cours est en augmentation constante depuis leur création, et certains élèves sont très assidus. Les progrès sont réels et la satisfaction générale est palpable.

Ces cours permettent une intégration plus facile lors de leur scolarisation. L’adaptation au collège ou au lycée professionnel relève bien souvent  d’un exploit pour des élèves qui n’ont jamais été scolarisés auparavant: lecture d’emploi du temps, changement de salle, de matière, restauration, gestion des cahiers, du matériel....Lorsque la lecture est bien avancée elle permet donc aux élèves d’appréhender plus sereinement les apprentissages.

Les démarches pour la scolarisation:
En paraphrasant le Président Macron lors de son dernier déplacement:

    “Vous le savez, ( …) ce combat pour l'éducation est fondamental et la France doit le porter. (…)
    Si nous ne savons former la jeunesse, si nous ne sommes pas à hauteur de cet enjeu,(...) nous construirons le malheur des différents pays concernés mais surtout, nous donnerons encore plus de force à l'obscurantisme, à celles et ceux qui utilisent justement cette jeunesse qui n'est pas formée pour l'attirer vers les chemins du malheur, vers le pire.”

Mais nous y souscrivons M. Le Président !

La scolarité est obligatoire avant 16 ans, que les enfants soient de nationalité française ou étrangère. L'inscription au collège ne peut être subordonnée à la présentation d’un titre de séjour. En effet l'Education Nationale ne peut contrôler, lors de l'inscription de l'élève, la régularité de sa situation au regard des règles d'entrée et de séjour en France.

Pour les mineurs étrangers de seize à dix-huit ans, même s’ils ne sont pas soumis à l’obligation scolaire, il y a lieu de veiller à ce que leur scolarisation puisse être assurée, en prenant en compte naturellement leur degré de maîtrise de la langue française et leur niveau scolaire. Il est même précisé dans la circulaire n° 2002-063 du 20 mars 2002, que le refus de scolariser un jeune qui n’est plus soumis à l’obligation scolaire doit être motivé (arrêt de section du Conseil d’État du 23 octobre 1987 consorts Métrat).

Dans ces conditions, pourquoi si peu d'élus à la scolarisation ?

Un protocole serait passé entre le département et l'Education Nationale: Le Conseil Départemental nous explique que la présomption de minorité ne suffit pas à inscrire ces enfants. Pourtant les lois sont  claires:

  •     selon l’article 47 du code civil les papiers des jeunes font foi jusqu’à preuve du contraire
  •     selon l’ Article L131-1 du code de l’éducation, L'instruction est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, entre six ans et seize ans. Et toujours en vertu du même code, l’ Article L122-2 modifié par LOI n°2013-595 du 8 juillet 2013 -   art. 14, stipule que “Tout mineur non émancipé dispose du droit de poursuivre sa scolarité au-delà de l'âge de seize ans”

De fait, comment accepter que ce droit à l'éducation,  qui est est un principe, un droit fondamental garanti à chaque élève, soit bafoué ainsi par nos instances? Nous ne pouvons nous  résigner  à laisser un jeune dans le plus parfait dénuement social, éducatif et culturel pendant des mois en végétant à l' hôtel ou dans la rue. Nous continuerons donc les démarches afin que leurs droits soient respectés et afin que notre grand principe de l’accès à l’éducation soit appliqué.

Quelle solution est la moins désastreuse? Celle qui consiste à laisser un jeune dans le plus parfait dénuement social, éducatif et culturel pendant des mois en végétant à l' hôtel ou dans la rue, ou celle qui vise une instruction indispensable à la réalisation de soi, quitte à être interrompue ?

De fait, que faisons-nous de ces presque majeurs qui ne sont pas vraiment des mineurs...ou de ces mineurs qui sont des presque majeurs ?

Aujourd'hui, les seuls inscrits sont ceux que nos familles accueillent. Qu'ils soient en CAP cuisine, d'aide à la personne ou paysagiste, tous les hébergeurs vous diront combien ils sont soulagés d'apprendre, de participer, d'échanger, de faire un peu le lien aussi entre leur culture d'origine et la culture française.

  • L'ETAT CIVIL:

Toutes les actions menées dans le cadre des démarches nécessaires à la récupération des états civils sont fastidieuses et complexes, mais elles sont le gage pour ces jeunes de pouvoir un jour peut-être prouver leur minorité et s'intégrer.

C’est un travail long et rigoureux qui demande une logistique importante.

Enfin, certaines sorties au cinéma, au cirque, au spectacle, aux festivals sont autant de moments pris à la mélancolie et aux interrogations sans fins.

Vos dons et parrainages sont précieux...